La nouvelle Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) — qui prévoit de doubler le nombre d’éoliennes terrestres, de multiplier par cinq les centrales solaires au sol, et de construire plus de 30 parcs éoliens offshore — a déclenché une vague d’indignation dans les territoires ruraux. Cette stratégie annonce un doublement du prix de l’électricité et l’industrialisation massive des campagnes françaises
Mais l’indignation n'est pas venue seulement des riverains: ce sont les maires, conseils départementaux, sénateurs, et citoyens qui s’unissent désormais pour dire non à une politique technocratique destructrice.
Le clivage se cristallise autour de la fracture entre la France urbaine, connectée aux centres de décision, et le monde rural, qui subit les effets concrets de l’implantation massive d’éoliennes et de projets photovoltaïques au sol. L’argument de la transition est utilisé pour justifier une industrialisation des campagnes au profit d’intérêts souvent extérieurs, sans bénéfice réel pour les habitants.
Face à cette mobilisation légitime, les représentants du pouvoir central et de élus nationaux ont choisi l’insulte et la caricature. Agnès Pannier-Runacher, Gabriel Attal, Patrick Cohen, Aurélie Trouvé, et surtout Sandrine Rousseau, ont ouvert le feu médiatique : les opposants sont traités de populistes, climato-négationnistes, voire ennemis de la planète.
Ce qui frappe d'abord, parmi cet échantillon et au-delà, c'est la puissance de l'invective dans les réactions de tous les milieux pro-PPE allant du centre à la gauche: «populiste» (PannierRunacher), «climato-scepticisme antiscience» (Attal), «virage anti-écolo» (Cohen), «retour à la bougie» (Trouvé). On a même cru entendre, ce jeudi, un député du bloc central parler de «climato-négationnisme»! (*)
Mme Rousseau n’a pas hésité à déclarer que la remise en cause de la PPE serait « criminelle pour le climat », affirmant qu’elle « laisserait une planète morte à nos enfants ».
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a immédiatement affirmé sur France Info :
« Les populistes qui s’opposent aux énergies renouvelables mettent en danger les Français. Est-ce qu’ils veulent que demain, on n’ait plus d’eau ? Qu’on n’ait plus d’industrie ? »
Ce type de déclarations hystériques n’est fondé sur aucun argument scientifique sérieux.
En France, aucune preuve crédible ne démontre que les éoliennes permettent de réduire les émissions de CO₂. Notre électricité est déjà largement décarbonée, et leur production intermittente aurait même tendance à augmenter les émissions, en perturbant l’équilibre du réseau. De tels propos sont indignes de responsables publics et en disent long sur l’état d’esprit d’un pouvoir qui refuse toute remise en question de sa trajectoire idéologique et technocratique bornée.
Pour eux, s’opposer à un projet d’éoliennes de 240 mètres dans une vallée verdoyante et intacte écologiquement, c’est vouloir la fin du monde.
Ce déchaînement verbal masque mal une panique politique de fin de règne : le rejet populaire de l’éolien et du solaire industriel prend une ampleur nationale. Les appels à un moratoire se multiplient, y compris chez des élus pourtant issus du système.
Mais la duplicité de certains élus est évidente. Jean-François Copé par exemple, longtemps présenté comme un modéré, s’est en réalité illustré comme avocat d'un promoteur éolien Allemand. Il a soutenu une procédure judiciaire visant à faire condamner un village de Charente-Maritime à 4,4 millions d’euros pour avoir osé refuser un projet éolien. Ce n’est pas de la nuance politique : c’est un acte de guerre contre la démocratie locale.
https://environnementdurable.org/leolien-rend-fou-puyrolland-ou-le-village-babaorum-qui-valait-44-millions-deuros/
Pendant ce temps, le discours officiel mélange sciemment climat, énergie, subventions et intérêts privés. L’argument climatique, répété à l’envi, devient un prétexte à l’industrialisation des territoires ruraux.
Les médias et la technostructure parisienne décrivent toute contestation comme une hérésie, oubliant que les campagnes françaises ont déjà largement contribué à la transition énergétique
« Il s’agit d’une rupture majeure. La République des territoires se lève contre l’invasion industrielle des campagnes. L’acceptabilité sociale de l’éolien est morte. Et ce que révèle cette crise, c’est une fracture politique profonde entre un pouvoir central méprisant et une France rurale qu’il prétend gouverner sans jamais l’écouter.
Position de la Fédération Environnement Durable
La Fédération Environnement Durable rejette catégoriquement la PPE.
Elle appelle à :
- Un moratoire immédiat sur tout nouveau projet éolien ou solaire au sol,
- La suppression des subventions publiques aux filières intermittentes,
- Un débat national démocratique, fondé sur les vraies données techniques et économiques.